Mieke : L’artiste est balloté entre l’effondrement devant une œuvre qui s’obstine à ne pas vouloir sortir et un état de suprême bonheur quand « la chose » s’affirme achevée. Nous ne sommes pas épargnés par ces bouleversements liés à notre métier.
Ulysse : Tout est complexe quand on cherche à donner corps à une sensation… il s’agit de trouver l’astuce pour arriver à mieux pénétrer le problème. Ce que l’on n’arrive pas à dire dans le volume s’exprime parfois plus facilement par le trait ou la couleur.
Mieke : En dessinant, on affine en quelque sorte la spiritualité… En sculpture, on ne peut échapper à la loi de la pesanteur.
Impossible de laisser une main en l’air sans son bras tellement encombrant, comme on pourrait le faire en dessin.
Il ne faudrait pas en conclure pour autant que le dessin soit facile. En dessinant, on arrive à capter ce qui est inexprimable en sculpture. Quand on mène de front le crayon et le ciseau, on arrive à lier les deux. Le dessin devient plus structuré, la sculpture acquiert une physionomie plus subtile